UGC Ciné-Cité
Strasbourg

D’un côté le trafic est incessant, les voitures vont et viennent en direction de l’Allemagne; de l’autre, l’eau immobile, les quais, les piétons. Dualité du site qui s'imprime: l’architecture se fonde sur cette ambivalence. Face à la RN 4, la façade s’affirme sans rupture sur 120 mètres de long. Entre briques et grès des Vosges, les bardeaux dessinent un filtre ajouré, unifiant. Derrière, les composantes techniques du bâtiment et le volume des salles s’inscrivent dans un calepinage précis. Les écrans apparaissent en creux, dans une autre géométrie, rythmant la façade, orientant le parcours. Effet cinétique.

Le long du bassin, l’architecture se décline à l’échelle du piéton. Les salles s'avancent, superposées deux à deux. Le galbe des écrans se dévoile, la nuit surtout, éclairé, presque immatériel. Entre les 4 pavillons qu’ils définissent, le vitrage laisse se propager sur les berges du bassin l’animation intérieure. À l'intérieur, un immense hall éclairé, puis une rue à double niveau: le public déambule, l’ambiance s’assombrit progressivement jusqu’à l’obscurité complète des salles de cinéma. L’espace se déploie, ample, confortable et s’imprime à nouveau de la dissymétrie du site.

À un bout et à l’autre, les salles ove et UGC Max se répondent, recouvertes de cuivre vert. Contrastant avec les parois incrustées de néons bleus leur matérialité s’affirme, événements intérieurs, balises urbaines. Alliant lumière et matière, le multiplexe se détache dans la nuit, sa silhouette se dédouble, lumineuse, dans le reflet profond des eaux du bassin. Ouvrant ses salles obscures sur une rue intérieure ample et animée, l’UGC Ciné-Cité réinvente la sortie cinéma, l’architecture du cinéma rejoignant ainsi celle du spectacle.