Gare du Vert-de-Maisons
2026

Fabienne Verdier

Née en 1962 à Paris.
Vit et travaille à Hédouville.

Diplômée des Beaux-Arts de Toulouse en 1983, Fabienne Verdier poursuit ses études en Chine où elle suit l'enseignement, dans le contexte particulier post-Révolution Culturelle, des derniers maîtres du Sichuan Fine Arts Institute de Chongqing, université prestigieuse dont elle est la première étrangère diplômée en 1989. Attachée culturelle de l'ambassade de France en Chine pendant 2 ans, elle tire de cette décennie chinoise un livre, "Passagère du silence", traduit en 6 langues, mais surtout l'attrait pour un outil emblématique : le pinceau de calligraphie, qu'elle n'hésitera pas à se réapproprier et surdimensionner.

Au grès de ses recherches et des commandes, l’œuvre de Fabienne Verdier se trouve confrontée et enrichie de multiples courants esthétiques (Quattrocento italien, primitifs flamands, expressionisme abstrait, minimalisme américain…) et pratiques artistiques très diverses . Fabienne Verdier est aujourd’hui une artiste d’envergure internationale; ses œuvres ont rejoint de nombreuses collections publiques comme privées (Centre Pompidou, Musée Cernuschi de Paris, Kunsthaus de Zurich, Pinakothek der Moderne de Munich, City Hall de Hong Kong ou encore la Collection Pinault).
Le chantier de la Gare du Vert de Maisons sur la Ligne 15 Sud progresse et l’artiste Fabienne Verdier créera l’oeuvre Tandem architecte-artiste qui viendra prendre place sur l’une des parois de l’espace central de la gare.
L’architecture de la Gare du Vert-de-Maisons se caractérise par une vaste et profonde cavité dont la section croit avec la profondeur. Elle est traitée à l’instar d’une carrière de pierres calcaires, une façon d’évoquer l’activité historique de Maisons-Alfort où furent extraites les pierres de nombreux Monuments de Paris.

Entre ses « fronts », ses « toits » et ses « piles » de pierre reconstituées, le déplacement du public via les escalators en acier et verre devient une expérience spatiale et esthétique dans un espace piranésien.
Fabienne Verdier s’inspire de cette idée pour créer une oeuvre qui, en s’inscrivant sur la paroi, se découvre comme une percée dans la carrière, une fenêtre vers le lointain, une porte vers des horizons géodynamiques insoupçonnés. Située là où les lignes de fracture des parois calcaires du projet architectural se rejoignent, cette oeuvre se présentera comme une allégorie des couches géologiques – comme une vue en coupe imaginaire du dynamisme des couches sédimentaires avec l’objectif de créer une rêverie autour des lignes de force tectoniques de la terre.
Hicham Berrada