Centre d’archives
du Liaoning
Chacun des quatre bâtiments accueille une fonction dédiée du programme général. Repères monumentaux marquant le paysage urbain, ils répondent à la volonté de diffuser largement la culture auprès de la population locale. Les quatre bâtiments respectent des règles de conception communes. Ils ont à peu près la même surface de plancher –de l’ordre de 100.000 m²– développée sur quatre niveaux avec un niveau de sous-sol. De volumétrie similaire, ils sont conçus sur une base architecturale caractérisée notamment par une association de plaques. Ces éléments, forts dans leur simplicité, renforcent le parti urbain d’alignement des bâtiments et de mise en valeur de la place publique.
Sur cette base commune, chaque bâtiment développe une spécificité architecturale issue de son programme propre, que l’on peut immédiatement appréhender. Ainsi, le musée des sciences et des technologies intègre une géode; sa façade est pixelisée et gravée de chiffres. La bibliothèque est caractérisée par un brise-soleil optimisant le traitement de la lumière naturelle. Le bâtiment des Archives se distingue par une tour de neuf étages dédiée à la conservation des documents. Le concept architectural est guidé par des éléments calligraphiques, l'une des quatre grandes inventions de la Chine ancienne. Ces éléments calligraphiques anciens ont été choisis en lien avec les représentants des Archives sur la base de recherches historiques.
Ce concept est décliné à toutes les échelles. Vu du ciel, le bâtiment rappelle le caractère chinois «hui», signifiant revenir, une façon d’illustrer un retour en arrière sur l’histoire millénaire du lieu. Des éléments de calligraphie sont intégrés dans les détails de la façade (pierre gravée, motifs blancs sur le fond rouge de la tour). La tour est équipée d’une double façade, la paroi en verre protégeant le volume en aluminium rouge et par là-même les trésors les plus précieux détenus par les archives. Comme pour la Cité Interdite, de Pékin et de Shenyang, chaque bâtiment intègre une succession de pleins et de vides, comme des portes permettant d’accéder à de nouveaux espaces. Cette organisation permet d’avoir une appréhension à taille humaine de ces grands bâtiments.
Des jardins intérieurs de plain-pied, plus intimes, alignés, prolongent le concept urbain d’ensemble. Ces jardins, minéraux ou végétaux, sont conçus conformément aux préceptes de la culture chinoise. Des terrasses en toiture donnant une vision d’ensemble du site. Les bâtiments sont conçus avec un nombre limité de matériaux: la pierre et le vitrage marquant l’alternance des pleins et des vides, l’aluminium blanc pour les éléments horizontaux marquant les alignements sur la façade.