Siège de la Société
du Grand Paris

La façade principale du projet propose plusieurs séquences qui s’ordonnent autour d’un espace de transition planté. De vastes balcons filants sont implantés tous les deux étages et un grand bow-window urbain entièrement vitré sur toute la hauteur du bâtiment articule les façades Sud et Nord-Est, constituant la proue de l’ensemble. La face Nord-Est épouse la courbe des voies RER qu’elle longe et fait écho à l’immeuble Balthazar construit quelques années auparavant par Richard Meier de l’autre côté des voies. L’atrium, le jardin et le patio planté, les balcons extérieurs et les espaces de l’étrave vitrée apportent aux plateaux de bureaux, éclairage naturel et confort de travail.

François Morellet a été appelé par Denis Valode et Jean Pistre à intervenir dans ce dispositif architectural qui constitue une interface entre les habitants de l’immeuble et les milliers de franciliens qui empruntent journellement le RER. Conformément à son parti-pris artistique, François Morellet a cherché à faire participer à son œuvre tous ceux qui en seront les spectateurs. Avec ce mélange de sérieux et d’humour qui le caractérisait, il a ainsi imaginé « Passe-Temps », œuvre majeure à la fois monumentale et légère. Lorsque des hommes et des femmes se croisent, constatait-t-il, dans la majorité des cas ils se parlent en premier lieu de la pluie et du beau temps. Ainsi, en fonction des prévisions météorologiques, des arcs de néons blancs se combinent en images pour annoncer alternativement un temps couvert, la pluie à venir avec des segments de droite en néons bleus installés en diagonale ou un temps ensoleillé avec un arc de cercle en néon rouge, entouré de rayons de la même couleur.

Cette belle installation, très singulière, instaure une relation quotidienne inattendue entre l’édifice et le public que seul un artiste peut instaurer avec la liberté et la dimension poétique de son action.